POEMES D’AMOUR

 

       Le temps retrouvé

 

 

 

                                         

       A Paul Eluard ...
                       A l'homme libre

                       

 

 

Le reflet d’une étoile
Grelotte dans une larme
Les étoiles éteintes se décomposent
Les cauchemars s’assoupissent
Une épave prend le large
Et l’enfer se noie
Dans un chant d’orage qui nettoie.

 

Joue l’archet d’une contrebasse
la mélodie des cieux bouillants
Joue un violoncelle à l’octave
Un chant si profond
Un chant du cœur
Une mélopée à la tierce
Qui apaise les déchirures
Et réveille les rêves éteints.

 

Le feu brutal de l’éclair pulvérise le bleu de l’émeraude
Et dans le vert du rubis
Le venin se change en vin

 

Le cœur respire ... 
Lentement ... 
Avec gourmandise ...

Et s’emplit d’un vent tiède

La haine et le délire se délitent

Une fenêtre s’ouvre au printemps imaginé
Au printemps redessiné
Aux nuits de couleurs
Qui redonnent vie aux rêves.

 

Des souffles et des désirs
Un  battement d'ailes sur des chemins d'éternité

Un cœur qui bat et qui fait du bruit
Un chant bleu sur un brin de glycine

Un soleil qui réchauffe les joues
Un poisson qui sourit et qui danse

Quelques doigts dans une crinière d'argent
Qui composent un chant de caresses

Une mélodie sur le bout des seins
Un frisson d'azur au bas du dos
Un doigt qui joue dans l’eau…

 

Et s’éclaire mon sourire. 

Sans horizon il n’y a pas d’espoir, pas de chemin
Sans horizon le voyageur erre sur des plages
Où rien ne s’imagine plus.

 

Retrouver cet horizon, ce soleil encore caché,
Ces sons qui s’articulent lentement,
Première traces de l’inconnaissance …

 

Ce devoir de comprendre ces paroles ignorées,
Perdues dans quelques pages d’un livre oublié,
Chapitre inexplicable devenu incompréhensible
Reprendre le chemin de l’horizon de l’infini de l’être

 

L’horizon de deux yeux qui sourient.
Et renaître…

 

Dans le regard d’une femme !

  

Entre le fil à plomb et le bruit du vent,
A travers l’orage vagabond et son feu virtuel,
A travers les forêts du néant tumultueux ,
Le visage giflé par les branches des doutes,

 

Dans le brassage des graines
Et des germes,
Dans les cendres au pied des acacias
S’ouvre le chemin qui conduit vers des êtres perdus,
Chemins inoubliables qui chargent de raison et d’amour
La nudité des longues chaînes humaines
Qui surmontent l’ignorance et le destin,

 

Ces chemins qui mènent à l’homme imaginé
A l’homme libre !

Ce chant qui caresse le silence
Ce chant qui caresse
Les couleurs du ciel
Qui nourrit la mémoire
Qui nous tend la main
Comme pour traverser un miroir
Atteindre la création,
Et l’harmonie première

 

L’argile et la rivière…
D’un temps retrouvé
D’un temps recomposé
D’un temps responsable

 

Temps aux lignes retracées
Temps qui nous lie dans le temps
Comme dans l’espace
Temps qui vient du passé
Temps retaillé,
Temps sculpté dans l’avenir.

Au fond du silence
Il y a les ressemblances et les contraires
Les contradictions
L’homme inachevé
L’homme qui va s’écrire
Plume d’encre claire,
Papier fragile…

 

Au sein de la nuit
L’homme va joindre l’éveil au désir,
Désir de connaissance
Désir d’amour,
Maîtrise et compassion
Pour soi et l’autre

 

Et reconnaître
Dans ces yeux
Qui le veillent

 

L’amour éternel
La vie.

Jours d’éveil,
Jours d’apprentissage,de culture,
Jours de joie, jours de peine,
Jours longs et gris
Jours qui filent, jours d’extase,
Jours d’accablement, jours de tendresse,
Jours qui pétillent, jours fébriles,
Jours partagés, jours de gratitude,
Jours solitaires, jours terribles, jours lumineux
Jours de vie
Jours d’un nouveau voyage
Jours du temps retrouvé,

Paroles et mots d’un nouvel espace
Qui se colore et s’illumine,
Aurore boréale d’une fraternité puissante
Nos mots comme des regard offerts,
Curieux et pétillants !